Bonjour à tous !
Le portrait est apparu tardivement en peinture puisque c’est au XVe siècle que l’art de la figuration s’érige en genre autonome. Au XVIIIe siècle, il connaît son âge d’or car il se démocratise, non seulement les portraitistes peignent des personnes de la cour mais aussi des familles, des gens de théâtre… Puis, la fin du XIXe siècle annoncera le déclin de ce genre avec l’arrivée de la photographie. Dans cet art, la représentation de la couleur de la peau fait partie des nombreuses difficultés.
Grâce à la gouache nous allons explorer six combinaisons possibles pour représenter la carnation. Elles sont aussi utilisables à l’acrylique, à la peinture à l’huile ou encore à l’aquarelle.
Si vous êtes passionnés de portraits, cette vidéo vous livre plein de conseils pour réaliser de jolies teintes de peaux !
Matériel utilisé :
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Six combinaisons possibles de carnation :
Avant-propos : Les fabricants peuvent utiliser un même nom de couleur sans pour autant créer la couleur avec les mêmes pigments. Pour cette démonstration, fiez-vous surtout aux pigments employés car le résultat du mélange dépendra d’eux.
: Les trois couleurs primaires
La première association est créée avec les trois couleurs primaires. Il s’agit du rouge primaire PV19, du jaune japonais clair PY74 et du bleu primaire PB15:1. Pour rappel, le rouge est en fait un rose, le jaune est un jaune neutre ni orangé ni verdâtre et le bleu est un bleu froid qui tend très légèrement vers le vert.
La peau peut être vue comme un orange très désaturé. Il faut donc d’abord créer un rouge orangé et lui rajouter du bleu. La teinte est éclaircie en rajoutant de plus en plus de blanc. Il est possible de rajouter un peu de jaune en même temps que le blanc car celui-ci a tendance à refroidir les couleurs.
: Variante de l’utilisation des trois primaires
Dans cette deuxième association nous réalisons un orange désaturé en remplaçant le jaune par de l’ocre jaune PY42. Le rouge primaire PV19 y est ajouté pour créer un ton chair plus lumineux.
Il est possible de venir le désaturé avec le bleu primaire. Le bleu est la complémentaire du orange et va le griser.
L’ajout du violet est aussi possible car il est proche du bleu. Le ton chair du visage de cette femme a été désaturé à l’aide d’un violet.
Enfin, le noir ou une ombre brûlée pourront également retirer la vivacité de la couleur.
3⃣ : La palette de Zorn
Cette palette tient son nom de l’artiste peintre Zorn qui utilisait ces trois teintes pour peindre ses portraits avec d’infinies nuances.
Nous commençons par créer un orange avec le rouge de cadmium écarlate PR108 et l’ocre jaune PY42. Il sera ensuite désaturé avec du noir intense PBK1.
L’usage du noir est souvent controversé en peinture mais rien ne vaut mieux que notre propre expérimentation !
: Les couleurs terre
Ces sont des couleurs très appréciées dans l’univers du portrait. Cette fois-ci l’ocre jaune PY42 est mélangé avec du terre de sienne brûlée (PBR7 + PBR33). L’ocre jaune représente le jaune et le terre de sienne brûlée fait office de rouge mais tous deux en version déjà désaturée.
Cette association convient parfaitement pour les peaux mates.
En éclaircissant ce mélange vous obtiendrez un beige très neutre. Pour obtenir un effet rosé, il faudra lui rajouter un peu de rouge.
5⃣ : Couleurs complémentaires violet et jaune
L’association de ces deux couleurs crée un brun assez désaturé. Pour cet exemple c’est le violet quinacridone PV55 (violet rougeâtre) qui est mélangé au jaune persan PY65 (jaune orangé).
Nous obtenons un marron rougeâtre qui une fois éclairci offre de jolis tons chairs.
: Couleurs complémentaires vert et rouge
Cette dernière association est réalisée avec un vert cobalt foncé PG26 et du rouge cadmium écarlate PR108.
Avec ces deux couleurs, il faut créer un brun dont la teinte dominante est le rouge. Si c’est votre vert qui prend le dessus la teinte chair sera grise et sans vie.
Si vous voulez voir un exemple de rendu de cette carnation, n’hésitez pas à regarder ce portrait à l’aquarelle : Pas à pas portrait
Derniers conseils pour un portrait réussi :
Choisissez une seule palette de couleurs par portrait pour conserver une harmonie sur tout le visage et modifiez-la à l’infini pour vous rapprocher le plus possible de votre modèle ou de vos goûts.
Par rapport à l’aquarelle, les couleurs sont rarement éclaircies avec du blanc mais plutôt en rajoutant de plus en plus d’eau pour jouer sur la transparence. Enfin, faites attention aux couleurs dites granuleuses, comme l’ocre jaune, qui auront un rendu hétérogène. La texture de la peau perdra alors de son esthétisme.
Vidéo par Cindy Barillet – Article par Emmanuelle Rollier
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