La dessinatrice Laho fait proliférer les chimères de toutes les couleurs. Formée initialement au design graphique, elle imagine des illustrations et des peintures peuplées de figures rêvées, aquatiques ou encore terrestres. Inspirée par l’univers du conte, la créatrice mêle le merveilleux et le monstrueux, faisant naître des renards au corps de poisson, des anguilles volantes ou encore des êtres à grandes oreilles… tous empreints de poésie.
Des illustrations pour tant d’histoires
Installée à Lyon, Laho – aussi appelée Lola Tinnirello – est dessinatrice, actuellement en résidence à la Factatory. Diplômée d’un BTS design graphique de l’École Duperré, et après un passage à l’IADE à Lisbonne et un master en design graphique à l’Institut Supérieur Couleur Image Design de l’université Toulouse-II-Jean-Jaurès, elle s’oriente vers le domaine de l’illustration. Laho travaille avec des feutres Posca, des pastels à l’huile, à la gouache, et réalise aussi des tatouages. “De par ma formation en design graphique, je suis influencée par le travail de l’affiche. […] J’ai appris à composer des images et à raconter plusieurs histoires en une image” affirme-t-elle. Adepte d’une palette de couleurs foisonnantes, fortes, mais aussi douces, elle imagine des jardins d’Eden et espaces rêvés peuplés de figures queer et de chimères mi-humaines mi-animales. “J’ai envie qu’on puisse se projeter dans les figures imaginaires que je représente. Elles amènent à la rêverie”. Ses êtres sont suffisamment multiples pour permettre à quiconque, et notamment aux personnes en dehors des codes normatifs, de se reconnaître en elles. Renard-poisson, anguille volante, visage à grandes oreilles…, les figures merveilleuses et monstrueuses de Laho sont plurielles. Elles rappellent l’univers du conte, puisent dans l’imaginaire collectif et invitent à imaginer tant d’histoires dans lesquelles leurs différentes facettes se déploient. “Je travaille beaucoup par association d’idées.” précise-t-elle.
Chimères rêvées
“Quand je réponds à une commande et que je crée pour celles-ci de nouvelles figures, elles réapparaissent souvent dans mon travail personnel et inversement” affirme Laho pour qui, la frontière entre la commande et la création libre est floue. Ses commanditaires lui laissent souvent une grande liberté, en phase avec la spontanéité de la dessinatrice. Elle imagine l’affiche de Bizarre, festival Queer, Communautés Curieuses qui se déroule à la Folie au parc de la Villette à Paris. Le visuel est habité d’une gargouille cracheuse de confettis. Dans le cadre du Festival des Fiertés organisé par l’association Boitaqueer, l’artiste réalise une peinture murale sur vitre peuplée de figures, parfois terrestres parfois marines, aux ailes-nageoires, cornes et moustaches… “Je joue avec la transparence des vitres. Je travaille à la gouache en plusieurs couches et je viens parfois gratter de la matière pour créer des motifs et révéler les teintes de la couche inférieure”. En investissant l’espace public, l’artiste fait réagir et dissémine ses couleurs apaisantes et joyeuses là où elle passe… Laho intervient aussi à la médiathèque de Villeurbanne auprès d’enfants et travaille avec elles et eux autour du rêve. Ils et elles sont invité·es à dessiner leurs rêves ou à s’inspirer de figures mythologiques pour créer leurs propres chimères. Depuis plus d’un an, l’artiste s’intéresse à l’univers aquatique. Elle s’attache à réaliser de plus grands formats et crée des peintures textiles. “Je teins d’abord le textile, puis je peins à l’acrylique. […] En fonction de la manière dont on dispose le textile pour le faire sécher, des motifs et dégradés différents apparaissent”. Laho nous invite ainsi à découvrir un monde imaginaire qui a peut-être tant à apporter au nôtre…
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