L’artiste visuel Mathias Augustyniak du studio de design graphique M/M (Paris) plonge dans les collections du Musée d’Orsay. Il imagine un abécédaire composé de dessins typographiques : 26 lettres correspondant à 26 artistes dont le travail fait partie des collections du musée. L’exposition “Les 1001 desseins de l’Abcd’Orsay” dévoile ces créations mêlant lithographies et textes disposés sur les murs de l’une des passerelles suspendues du musée. Elle est une invitation à voyager au sein des collections du musée.
Itinéraire d’une création
Tout au long de l’année 2021, l’artiste visuel Mathias Augustyniak se rend régulièrement au Musée d’Orsay. Avec pour projet de créer un abécédaire du musée, il choisit 26 artistes, toutes les premières lettres de leur nom diffèrent. Le co-fondateur de l’agence M/M Paris réalise une série de 26 dessins typographiques, chacun étant inspiré de l’univers de l’artiste auquel il fait référence. Deuxième lettre de l’alphabet, “B” correspond à la peintre et sculptrice Rosa Bonheur et est composée de différents motifs animaux, récurrents dans l’œuvre de l’artiste.
Un abécédaire pour le musée d’Orsay
“Quand je suis dans le musée d’Orsay, seul face à une œuvre, avec mon stylo à plume et mon carnet à dessin dans les mains, je me sens un peu comme un sismographe. Je cherche à retranscrire les vibrations qui émanent de l’œuvre de chacun des artistes auquel je m’intéresse” précise Mathias Augustyniak. Aidé par la directrice de la conservation et des collections du musée d’Orsay, Sylvie Patry, il rédige 26 textes donnant à comprendre la relation qu’entretient Mathias Augustyniak avec chaque artiste présent dans l’abécédaire. À partir de ses dessins typographiques, Mathias Augustyniak réalise des lithographies aux fonds colorés, à présent dévoilées sur les murs de l’une des passerelle suspendues du musée. Tel un petit musée dans un grand, elles invitent à redécouvrir de grands noms du XIXe : Gertrude Käsebier, Auguste et Louis Lumière, Édouard Manet ou encore Nadar. “On a tendance, souvent, à oublier qu’un musée, c’est avant tout une communauté d’artistes” ajoute Mathias Augustyniak. Chaque couleur de fond des lithographies est inspirée de dominantes présentes dans l’œuvre des artistes : le bleu de Rosa Bonheur empreinte à la récurrence des ciels dans ses peintures.
Une scénographie invitant au voyage
Sur le mur de gauche de l’une des passerelles suspendues, se déploient en rangée les cadres thérmoformés des lithographies, telles des cloches. L’enfilade rappelle le couloir d’un avion, d’un train ou encore d’un sous-marin, nous emmenant de fenêtre en fenêtre dans l’univers d’un artiste à l’autre. Le coup de crayon de Mathias Augustyniak rappelle l’esthétique de la gravure. Produite par le studio M/M, l’exposition est une invitation au voyage. L’on découvre ainsi le F de Fantin Latour reprenant les visages des peintures de l’artiste, tout comme le Z de Zola : l’écrivain était aussi photographe et a fait de nombreuses images de sa famille. Proche du mur de droite, accueillant en miroir les textes, se trouve le grand carnet dans lequel Mathias Augustyniak a réalisé ses vingt-six croquis préparatoires.
Être à l’écoute des fantômes
Le studio M/M porte un intérêt particulier aux caractères typographiques composés de motifs dessinés. En 2021, Mathias Augustyniak et Michael Amzalag exposaient déjà plus de 100 caractères typographiques au musée d’Orsay. “D’une certaine manière, chaque lettre de l’alphabet correspond à un visage humain : la rencontre des lettres tout comme celle des visages permet le dialogue, et la formation d’une communauté” affirme Mathias Augustyniak. “Avec 26 lettres, 26 dessins formant l’abécédaire, je peux créer une infinité d’histoires” conclut l’artiste qui souhaite, dans ce travail, rester à l’écoute des fantômes du XIXe siècle…
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